LA SOLITUDE
Il y a celle qui est faite par l’exclusion, nous sommes exclus de la vie de l’autre, des autres, il y a celle cauchemardesque dans laquelle s’enfonce un esprit désorienté_, malade, dépressif jusqu’a ce qu’elle devienne folie... il y a celle voulue, choisie par nous, bénie où_ nous plongeons profondément dans la caverne de notre coeur pour y découvrir la Paix.
La solitude n’est pas UNE. Elle peut être peuplée de mille pensées sauvages destructrices qui rongent l’âme et le coeur, suce l’énergie et refuse tout répit. Un coeur lourd, douloureux des yeux délavés par les larmes, des yeux morts, las de vivre et une vie dont la mort ne veut pas. Un coeur qui attend désespérément une main qui se tend et cette main qui ne vient pas, cette vie que le soleil a désert_. Et les autres autour qui sont aveugles et qui vous éclaboussent sans pudeur de leurs rires et leurs bonheurs... Ils sont là, et vous passez, vous, sans qu’ils ne vous voient, et la tristesse qui s’accroit devant tant d’indifférence, et ceux qui vous sont proches qui disent vous aimer et qui sont possédés par leur moi, ne pas être emmerdé par cet emmerdeur plein de noirceur et qui font semblant de comprendre, ont l’air de compatir puis se tirent dès qu’ils le peuvent.
Que croyez-vous que la vie soit un festin de roi où les mets sont choisis avec délicatesse ? Et chacun regarde devant lui et le cauchemar grandit pour celui qui voir passer... sans le voir ce passant insouciant.
Et l’Amour dans tout ça ? Om se loge-t-il dans le coeur humain ? Ce coeur est-il fait de sensibilité ou est-il un roc inébranlable que rien ne peut entamer ? Et au bout de cet aride chemin de solitude, non choisie, dévastatrice qu’y a-t-il ? La mort qui vous tend les bras en souriant ? ou la folie ?
Ces solitaires deviennent des intrus, ils ne sont pas marrants, et c’est vrai, il faut rendre justice, on les exclut du clan des amis et l’étau se resserre sur eux, croyez-vous qu’on les comprenne ? Ils nous ennuient, Oh ! de toutes façons il n’y a rien à faire pour eux, eh! oui, c’est la vie...
Puis il existe cette solitude choisie, par bien peu, une solitude riche d’espoir et de bien-être... toute tournée vers le beau, l’Unique, où il est nécessaire d’être seul pour vivre cette communion avec l’UN blotti au creux de notre être. Tour à tour il peut être notre père, notre mère, notre ami et confident, le frère ou la sœur, l’époux ou l’épouse, et toujours serein, toujours aimant, nous encourageant à avancer toujours plus loin sans nous retourner sur la vallée des désirs et des souvenirs.
Nos souvenirs, que sont-ils? sinon que des impressions de joie ou de tristesse mais si imparfaits, si pitoyables ˆ c’est de cette réalité vécue dans la Solitude, paradoxalement c’est là que les autres brisent notre silence alors que nous ne leur demandons pas, qu’ils s’inquiètent, et cette brisure est souffrance, c’est comme si tout à coup on nous arrachait des bras de l’Aimé_... là, aussi, vous restez une énigme pour le monde qui nous entoure, car bien peu sont capables de comprendre les différentes formes revêtue par la solitude.
Étrange phénomène qui régit l’être humain qui la plupart du temps va à contre-courant de ce qu’il pense, dit... de ce qu’il est...
Le 5 JUIN 1995- Aditi