2 novembre 2006
4
02
/11
/novembre
/2006
12:37
Au cours d’une pûjâ, un homme accomplissait le rite d’insuffler la vie dans une cruche en terre quand celle-ci se mit à lui raconter sa vie :
« Lorsque j’étais encore argile, je me trouvais en un lieu où les gens me marchaient dessus, puis quelqu’un vint faire ses besoins sur moi. Je supportais tout.
Un jour, un homme muni d’une bêche me morcela.
Je supportai cela aussi.
Puis il me mit dans un panier, me porta sur sa tête et me déposa quelque part. Il prit alors un gourdin et me bâtonna sans pitié ; après m’avoir couverte d’eau froide, il s’en alla. Pendant un temps je fus en paix. Mais l’homme revint, me pétrit d’abord avec les pieds, puis de ses mains fit de moi une boule. Je fus alors posée sur un tour de potier et l’on me fit tourner, tourner encore jusqu’à ce que je prenne la forme d’une cruche.
Avec beaucoup de précautions, l’homme me déposa à terre, dehors, où je fus exposée pendant quelques jours, parfois à un froid extrême, parfois aux rayons brûlants du soleil. On me plaça ensuite dans un feu énorme, dont les flammes me brûlaient effroyablement. La cuisson me rendit rouge, dure et solide. Avec soin, on me retira du feu et l’on me mit de côté.
Un jour, je fus portée au marché avec d’autres cruches. Ceux qui désiraient m’acheter me soulevaient et me donnaient un coup très sec.
Finalement quelqu’un m’acheta et m’emporta. Et maintenant je suis ici, emplie jusqu’au bord de l’eau du Gange.
Si tu es capable de développer en toi une patience comparable, ta vie deviendra un ciboire pour les eaux sacrées du Gange.
Il suffit de tout supporter, comme le fait la terre.
Alors toi aussi tu seras vénéré.
La vie divine s’éveillera en toi. »
« Lorsque j’étais encore argile, je me trouvais en un lieu où les gens me marchaient dessus, puis quelqu’un vint faire ses besoins sur moi. Je supportais tout.
Un jour, un homme muni d’une bêche me morcela.
Je supportai cela aussi.
Puis il me mit dans un panier, me porta sur sa tête et me déposa quelque part. Il prit alors un gourdin et me bâtonna sans pitié ; après m’avoir couverte d’eau froide, il s’en alla. Pendant un temps je fus en paix. Mais l’homme revint, me pétrit d’abord avec les pieds, puis de ses mains fit de moi une boule. Je fus alors posée sur un tour de potier et l’on me fit tourner, tourner encore jusqu’à ce que je prenne la forme d’une cruche.
Avec beaucoup de précautions, l’homme me déposa à terre, dehors, où je fus exposée pendant quelques jours, parfois à un froid extrême, parfois aux rayons brûlants du soleil. On me plaça ensuite dans un feu énorme, dont les flammes me brûlaient effroyablement. La cuisson me rendit rouge, dure et solide. Avec soin, on me retira du feu et l’on me mit de côté.
Un jour, je fus portée au marché avec d’autres cruches. Ceux qui désiraient m’acheter me soulevaient et me donnaient un coup très sec.
Finalement quelqu’un m’acheta et m’emporta. Et maintenant je suis ici, emplie jusqu’au bord de l’eau du Gange.
Si tu es capable de développer en toi une patience comparable, ta vie deviendra un ciboire pour les eaux sacrées du Gange.
Il suffit de tout supporter, comme le fait la terre.
Alors toi aussi tu seras vénéré.
La vie divine s’éveillera en toi. »