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Un Maître se promenait avec un disciple. En chemin, il lui désigna une plante et lui demanda s'il en connaissait le nom.
- La belladone, répondit le disciple. Elle peut tuer celui qui en mange les feuilles.
-Oui, mais elle ne peut tuer celui qui se contente de l'observer, réliqua le Maître.
De même les désirs négatifs ne peuvent causer aucun mal si vous ne vous laissez pas séduire par eux.

c'est l'importance que l'on donne à la pensée négative qui peut nous nuire... l'observation la laisse passer.
 

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L'AMOUR...

OM NAMO BAGHAVATE VASU DEVAYA




Quand je parlerais les langues des hommes et des anges,
si je n’ai pas l’amour,
je suis du bronze qui résonne ou une cymbale qui retentit.

Quand j’aurais le don de prophétie,
la science de tous les mystères
et toute la connaissance
quand j’aurais même toute la foi
jusqu’à transporter des montagnes,
si je n’ai pas l’amour,
je ne suis rien.


Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres,
 quand je livrerais même mon corps pour être brûlé,
 si je n’ai pas l’amour,
cela ne me sert à rien.

L’amour est patient, l’amour est serviable, il n’est pas envieux ;
 l’amour ne se vante pas,
il ne s’enfle pas d’orgueil,
il ne fait rien de malhonnête,
il ne cherche pas son intérêt,
 il ne s’irrite pas, il ne médite pas le mal,
il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité,
 il pardonne tout, il croit tout, il espère tout,
il supporte tout.

L’amour ne succombe jamais.
Que ce soient les prophéties, elles seront abolies ;
les langues, elles cesseront ; la connaissance, elle sera abolie.
 Car c’est partiellement que nous prophétisons ;
mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera aboli.

 trois choses demeurent :
la foi, l’espérance, l’amour ;
 mais la plus grande, c’est l’amour.

Recherchez l’amour

25 juillet 2006 2 25 /07 /juillet /2006 11:48

par

 

 

Robertine BARRY

 

 

 

 

« Doulce est la mort qui vient en bien aimant. »

Vieux poème français.

 

Au matin du premier jour de l’an 953, sainte Berthalde, abbesse perpétuelle et générale à l’abbaye des Bénédictines de Poitiers, se leva comme à l’ordinaire et, suivie de la communauté, alla prier Dieu et sainte Radegonde, la fondatrice, en la chapelle du monastère.

Puis, rassemblant toutes les religieuses dans la vaste salle du chapitre aux fenêtres ogivales, Berthalde commanda qu’on jetât sur sa robe blanche et son surplis de fine toile bien empesée, le grand habit noir des solennités, et la croix de son ordre sur la poitrine, la crosse abbatiale dans la main droite, elle dit :

« Mes soeurs, – et sa voix douce ne tremblait pas – j’ai une nouvelle à vous communiquer. Vous savez toutes que notre père, saint Benoît, avertit de l’approche de la mort ses filles bien-aimées. Or cette nuit, j’ai reçu l’avertissement céleste que le second jour de la nouvelle année ne devait plus se lever pour moi... Mes soeurs, bénissons le Seigneur et remerciez-le en mon nom. »

Des sanglots gonflèrent les poitrines des assistantes, car Berthalde était chérie de toutes et la sainteté de sa vie la faisait vénérer de sa communauté. D’un commun accord, se précipitant auprès de l’abbesse, les religieuses l’entourèrent de leurs bras comme pour lui faire un rempart contre la mort.

Avec tendresse, avec bonté, Berthalde essaya de les consoler. Là-haut, leur disait-elle, elle ne cesserait de prier pour elles, et le monastère continuerait de garder intactes les traditions du passé sous son égide invisible mais protectrice.

Les pleurs ne cessaient de couler. Cependant, l’heure avançant, l’abbesse commanda d’un ton grave :

« La règle ne doit pas être oubliée par ce que je viens de vous annoncer. Que chacune de vous retourne à ses occupations ; quand mon heure dernière aura sonné, je vous rappellerai auprès de moi. »

Obéissantes et soumises, les Bénédictines se dispersèrent dans les différentes parties du monastère où le devoir les appelait. Seule, une jeune novice, Ilda, la blonde enfant du prince de Souabe qui, quelques mois auparavant, avait perdu son fiancé tué dans un tournoi, demeura gémissante aux pieds de Berthalde.

« Oh ! ma mère, disait-elle, vous seule trouviez à me dire les paroles qui consolent... Quand vous serez partie, qui donc me restera ? »

Une immense pitié envahit le coeur de Berthalde : relevant la jeune fille jusqu’à son coeur, elle l’y retint quelques instants.

« Qui vous restera ? dit-elle enfin, Dieu, ma fille. Seul il est resté à toutes celles qui souffrent. »

Et Ilda, levant ses yeux sur ceux de Berthalde, aperçut dans leurs prunelles comme le secret d’une douleur plus grande que la sienne, demeurée jusqu’alors insoupçonnée, et elle s’éloigna à son tour, sans rien ajouter.

Berthalde, enlevant les insignes de son autorité, alla une dernière fois à ses doctes livres latins achever de traduire le chapitre commencé ; puis, déposant la plume, elle prit le pinceau et à l’enluminure inachevée, ses doigts délicats, amenuisés par ce travail quotidien, passèrent la couleur bleue au manteau de la Vierge. C’était la dernière page. Berthalde sourit en ensevelissant le missel, aux larges fermoirs d’or, dans la riche cassette qui lui était destinée. L’abbesse ne comptait que trente-six ans, le missel avait sept cent quatre-vingt-treize feuillets. Sa vie avait été bien remplie.

Le soleil terminait sa course ; le vent du soir grondait dans la plaine quand Berthalde se retira dans sa cellule pour y mourir.

Avant de convier ses filles à ses noces éternelles, l’abbesse fit venir la doyenne du chapitre claustral et lui parla en ces termes :

« Ma soeur, Dieu m’est témoin que la mort ne m’effraie pas, mais il m’est pénible en ce moment de ne pas recevoir l’absolution suprême d’un ministre du Christ.

– Hélas ! fit la doyenne, le chapelain, dom Guéranger, appelé hier, comme vous le savez, auprès du chevalier Siffroi en danger de mort, n’est pas encore revenu. Mais vous dont la vie et les austérités n’ont été que des sujets d’édification pour nous toutes, vous, qui êtes jugée digne d’occuper une place parmi les élus, vous êtes en grâce avec Dieu et pouvez mourir sans ce dernier secours.

– Écoutez, ma soeur, reprit Berthalde, autour des yeux de laquelle une cernure violette étendait déjà des ombres, oui, j’ai servi le Seigneur avec zèle et fidélité, mais je crains aussi de l’avoir offensé par un souhait qui s’échappa une fois de mes lèvres alors que, prosternée aux pieds de son tabernacle, j’osai lui demander de revoir avant de mourir, ne fût-ce qu’un instant, celui que j’ai tant aimé aux jours de ma jeunesse et qu’il m’a fallu quitter pour venir m’ensevelir dans ce cloître... Depuis ce voeu trop humain, j’ai macéré mon corps et fait jeûner ma langue ; j’ai espéré que Dieu m’avait pardonné, mais au moment de paraître devant sa majesté divine, le remords m’obsède et je voudrais de nouveau confesser ma faute... »

La doyenne, interdite, ne savait plus que répondre. La théologie savante de dom Guéranger, seule, aurait pu ramener la paix dans l’esprit de l’abbesse expirante.

Autour de la couche funèbre, les Bénédictines, maintenant en prières, suppliaient le Dieu tout-puissant de recevoir en son sein l’âme de sa servante Berthalde. Déjà, la mort, du bout de son aile, avait effleuré le front glacé de la sainte quand, à la porte de l’abbaye, un pèlerin vint brusquement frapper.

La soeur tourière courut ouvrir. C’était le moine Éginhard qui, revenant de la Palestine où il avait séjourné de longues années, et passant par le monastère, avait été intérieurement pressé, disait-il, de s’arrêter.

« Ma mère, fit la doyenne s’approchant de Berthalde, vous êtes exaucée. Dieu vous envoie son délégué pour qu’il vous bénisse avant de mourir. »

Berthalde lentement souleva ses paupières, et sa figure tout entière s’illumina radieusement comme d’un halo, car, dans le moine qui s’avançait, elle reconnut celui qu’elle avait jadis aimé.

Ses yeux, avant de se refermer pour toujours, s’emplirent de la vision chère, et ses lèvres murmurèrent dans un dernier souffle :

« Dieu m’a pardonnée... déjà, je goûte la joie du Paradis... »

Ainsi mourut sainte Berthalde, abbesse perpétuelle et générale, le premier jour de l’an 953.

 

 

Robertine BARRY, Fleurs champêtres, 1895.

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